Jusqu’ici, la croissance mondiale résiste
Perspectives pour l’économie mondiale 2025-26

Conférence de presse OFCE

mercredi 15 octobre 2025

Propos introductif

Propos introductif

Jusqu’ici, la croissance résiste : Perspectives pour l’économie mondiale et la zone euro 2025-2026

Déficit de confiance : Perspectives pour l’économie française 2025-2026

Sommaire de la Revue de l’OFCE, n°191, octobre 2025

Les documents sont accessibles à https://www.ofce.sciences-po.fr/prev/prev2509/

Synthèse générale: Eric Heyer et Xavier Timbeau

Partie I : Perspectives 2025-2026 pour l’économie mondiale et de la Zone euro

  • Scénario global: Christophe Blot

  • Tour du Monde:

  • Allemagne: Céline Antonin / Chine: Elliot Aurissergues / Espagne: Ombeline Jullien de Pommerol / Etats-Unis: Christophe Blot / Italie: Benoît Williatte / Japon: Sabine Le Bayon / Pays émergents: Amel Falah, Sabine Le Bayon et Christine Rifflart / Royaume-Uni: Catherine Mathieu

Partie II : Perspectives 2025-2026 pour l’économie française

  • Scénario global: Mathieu Plane

  • Equipe France: Clémence Briodeau, Bruno Coquet, Sandra Daudignon, Magali Dauvin, Pierre Madec & Raul Sampognaro

Etudes spéciales:

  • « Trumponomics », Christophe Blot
  • « Les déterminants du taux d’épargne dans les pays développés », Clémence Briodeau
  • « Une part des salaires dans la VA élévée en 2025 en France, Comparaisons internationales de 30 ans de partage de la valeur ajoutée », Xavier Timbeau

Les 4 messages clés à l’horizon 2026


1) Un impact modéré de la hausse des tarifs douaniers sur le commerce mondial

  • Hypothèses retenues

    • Des droits de douanes de 18% en moyenne sur les importations US (sans prise en compte des annonces de la semaine dernière sur les importations chinoises)

    • Pas de nouvelles mesures de représailles

    • Pas de déversement massif de produits asiatiques en Europe

    • Pas de crise des pays émergents

    • Pas de développement de la crise financière

  • Principaux résultats

    • Un ralentissement modéré du commerce international

      • 2022-2024 : progression de 6% des exportations mondiales
      • 2024-2026 : progression de 4,5% des exportations mondiales
    • Une incidence faible sur les prix à la consommation US

      • Pour l’instant, les prix à l’importation avant DD sont stables => les marges des importateurs US qui absorbent les DD
      • En prévision, une diffusion progressive sur les prix à la consommation
    • Un effet faible sur l’activité

Les 4 messages clés à l’horizon 2026

2) L’activité sera marquée principalement par le rebond de l’incertitude

  • Liée aux tensions géopolitiques & commerciales

  • Liée aux tensions nationales (le cas de la France & de l’Allemagne)

3) « policy mix » : le soutien à l’activité viendrait désormais de la politique monétaire

  • Une consolidation budgétaire en Europe à l’exception de l’Allemagne

  • Des effets expansionnistes de la politique monétaire (en lien avec des baisses passées de taux en Europe et à venir aux États-Unis)

    • Fortes baisses des taux d’intérêts courts
    • Tempérées par une hausse des taux longs (surtout en 2025)

4) Le retour des gains de productivité

  • Qui va financer les hausses de salaires réels à venir
  • Mais provoquer une hausse du chômage dans tous les grands pays développés (hors Espagne)

Jusqu’ici, la croissance résiste : Perspectives pour l’économie mondiale et la zone euro 2025-2026

Propos introductif

Jusqu’ici, la croissance résiste : Perspectives pour l’économie mondiale et la zone euro 2025-2026

Déficit de confiance : Perspectives pour l’économie française 2025-2026

Premier semestre marqué par la nouvelle guerre commerciale


Depuis janvier : menaces, sanctions & reports s’enchaînent

  • 25% sur les importations d’automobile (mars), 50% sur l’acier & l’aluminium (juin)

  • Droits réciproques annoncés en avril (Liberation Day) puis reportés

  • Accords commerciaux négociés avec le Royaume-Uni, l’UE, le Japon…

  • Discussion en cours avec la Chine


Une hausse déjà significative des droits de douane

  • Taux moyen pondéré des droits de douane sur les importations américaines (17,9%, fin septembre) contre 2,2% en 2024

Forte incertitude de politique économique


Politique économique incertaine

  • Incertitude liée à la politique commerciale américaine et à la réponse des autres pays

  • Incertitude liée à la politique budgétaire et à la politique monétaire américaine

  • Incertitude politique (France, Espagne par exemple)


Quels effets sur l’activité économique ?

  • Impact négatif sur la demande : frein à l’investissement, la consommation et l’emploi

Dynamique de la croissance (principaux pays industriels)


États-Unis

  • Premier trimestre marqué par la forte hausse des importations suivies d’une baisse (corrolaire : contribution des stocks positive puis négative)


Zone euro : une croissance atone

  • Premier trimestre : croissance hors Irlande (0,3%)
  • Deuxième trimestre : faible demande intérieure et stagnation des exportations

Dynamique de la croissance (principaux pays de la zone euro)


Allemagne : stagnation

  • Croissance trimestrielle nulle en moyenne sur les 6 derniers trimestres


Espagne : le dynamisme se maintient

  • Croissance tirée par sa demande intérieure


Italie : coup d’arrêt au 2ème trimestre

  • Forte baisse des exportations

Dynamique de la croissance (principaux pays émergents)


Résilience de la croissance

  • Chine : pas d’effet notable de la guerre commerciale, malgré la baisse des exportations vers les États-Unis. Possibilité de « reroutage » via d’autres pays.


  • Mexique : forte dépendance aux importations américaines mais une large partie des biens échappent au tarif de 25% appliqués depuis mars

Niveau du PIB par rapport à 2019


L’Europe ne raccroche toujours pas

  • Le PIB de l’Allemagne au 2ème semestre 2025 est au même niveau que celui de 2019.
  • Zone euro (hors Irlande) + 4,6% alors que les États-Unis sont à + 14,7%


Économies émergentes

  • Niveaux largement supérieurs à ceux de 2019 mais des rythmes de croissance généralement moindres.

Dynamique du niveau des prix depuis 2019


L’inflation baisse mais une hausse cumulée des prix entre de 15 à 30% par rapport à 2019

  • Évolution des prix assez proche entre les États-Unis et la zone euro entre 2019 et 2025. Hausse cumulée plus importante pour le Royaume-Uni


Zone euro : des différences importantes avec des prix plus élevés en Allemagne


Différences de compétitivité ?

  • Une partie de ces différences traduit la répercussion hétérogène des hausses de prix de l’énergie

  • Allemagne caractérisée par une hausse cumulée des biens industriels non-énergétiques plus forte

Un retour de l’inflation vers 2% ?


Zone euro

  • L’inflation a déjà convergé


États-Unis

  • L’inflation est repartie à la hausse et augmenterait sous l’effet des droits de douane et continuerait d’augmenter


Royaume-Uni & Japon : une inflation notamment tirée par l’alimentaire

  • Inflation notamment tirée par l’alimentaire mais qui devrait baisser ou continuer de baisser

Révision des anticipations d’inflation à la hausse


Probabilité plus élevée que l’inflation dépasse 3%


Dans la zone euro, les anticipations sont mieux ancrées autour de 2%

Principales hypothèses pour 2025-2026 (pétrole, taux de change & politique monétaire)



2025
2026
de 2025t1
à 2026t4
2024
2025
2026
T1 T2 T3 T4 T1 T2
Taux de change
1 €=...$ 1,05 1,13 1,17 1,20 1,20 1,20
1.20 1.05 1,1% 1,1% 1,2% 1,2% 1,2% 1,2% 1,2% 1,2%
1,08 1,14 1,20
1 $=…¥ 160 164 172 172 168 168
172 160 160,3% 163,9% 172,4% 172% 168% 168% 168% 168%
164 167 168
1 £=…€ 1,20 1,18 1,15 1,15 1,15 1,15
1.20 1.15 1,2% 1,2% 1,2% 1,1% 1,1% 1,1% 1,1% 1,1%
1,18 1,17 1,15
Taux directeur
Etats-Unis 4,50 4,50 4,42 4,17 4,00 3,83
4.50 3.50 4,5% 4,5% 4,4% 4,2% 4% 3,8% 3,7% 3,5%
5,31 4,40 3,75
Japon 0,50 0,50 0,50 0,58 0,75 0,83
1.08 0.50 0,5% 0,5% 0,5% 0,6% 0,8% 0,8% 1% 1,1%
0,11 0,52 0,92
Zone € 2,90 2,32 2,15 1,90 1,90 1,90
2.90 1.90 2,9% 2,3% 2,1% 1,9% 1,9% 1,9% 1,9% 1,9%
4,07 2,32 1,90
Royaume-Uni 4,58 4,33 4,08 4,00 3,83 3,67
4.58 3.50 4,6% 4,3% 4,1% 4% 3,8% 3,7% 3,5% 3,5%
5,10 4,25 3,62
Prix du Pétrole
en $a 75,8 68,0 69,0 67,0 65,0 65,0
75.8 65.0 75,8% 68% 69% 67% 65% 65% 65% 65%
81,2 69,9 65,0
en €a 72,0 59,9 59,0 55,8 54,2 54,2
72.0 54.2 72% 59,9% 59% 55,8% 54,2% 54,2% 54,2% 54,2%
75,1 61,7 54,2
Pour les valeurs annuelles, moyennes sur l’année. a Prix du baril de pétrole, Brent.
Source : Prévision OFCE octobre 2025.

Politiques budgétaires contraintes par la dette ?


L’orientation devrait être expansionniste

  • en Allemagne qui bénéfice de marges de manœuvre

  • aux États-Unis (mesures de baisses d’impôts non compensées par les mesures sur les dépenses)


Une politique budgétaire restrictive

  • En France et en Italie (en procédure de déficit excessif)

  • Royaume-Uni


Des effets encore positifs de Next Generation EU

  • En Espagne et en Italie

Croissance mondiale



2024 2025 2026
Allemagne −0,5 0,3 1,7
France  1,1 0,7 0,7
Italie  0,5 0,5 0,7
Espagne  3,5 3,0 2,1
Zone euro  0,8 1,4 1,4
Royaume-Uni  1,1 1,5 1,1
États-Unis  2,8 1,6 1,7
Japon  0,1 1,3 0,7
Pays industrialisés  1,6 1,5 1,5
Chine  5,0 4,9 4,6
Autres pays d'Asie  5,1 4,8 4,7
Amérique latine  2,1 2,6 2,0
Pays émergents et en développement  4,2 4,0 3,9
Monde  3,2 3,0 2,9
Note : Pondération selon le PIB et les PPA de 2014 estimés par le FMI.
Sources : Comptes nationaux, prévision OFCE octobre 2025.

Déficit de confiance : Perspectives pour l’économie française 2025-2026

Propos introductif

Jusqu’ici, la croissance résiste : Perspectives pour l’économie mondiale et la zone euro 2025-2026

Déficit de confiance : Perspectives pour l’économie française 2025-2026

Situation économique actuelle

Bilan depuis le début des crises



5 ans et demi après :

  • PIB de la France (+4,2 %), légèrement inférieur à celui de la ZE (+6,0 %) mais au-dessus du UK (+5,7 %) et surtout de l’Allemagne (0,0 %)

  • Forte divergence avec les US (+14,7 %)



A l’horizon de la fin 2026, l’écart entre la ZE et la France s’accroitraît

La croissance résiste à court terme





  • Léger décrochage de la croissance française sur un an… mais pas de récession !

    • 0,8 % en glissement annuel (contre 1,4 % dans la zone euro)



  • Pas de chute d’activité au 3ᵉ trimestre 2025.

Un déficit public elevé mais de fortes capacités financières des ménages





  • Fin des effets du choc Covid et énergétique sur la balance courante

  • Une nette dégradation de la situation financière publique

  • Une capacité de financement des ménages historiquement élevée

Prévisions 2025-2026 : Quel impact des chocs macroéconomiques sur la croissance ?

Principales hypothèses en prévision



Politique monétaire :

  • Baisse du taux directeur de la BCE de 2,15 % à 1,9 % d’ici fin 2025, puis stabilisation

  • Taux OAT à 10 ans à 3,5 %



Energie et taux de change : :

  • Baisse progressive du pétrole de 68$ à 65$ d’ici la fin de l’année, puis stabilisation

  • Hausse du taux de change €/$ de 1,17 à 1,20



Politique budgétaire : :

  • Programme d’ajustement budgétaire basé sur le Rapport d’Avancement Annuel (RAA 2025)

  • Impulsion budgétaire primaire de -0,9 point de PIB

  • Réduction du déficit structurel de 0,7 point de PIB en 2026

  • Des alternatives budgétaires sont sur la table

    • RAA ajusté au seuil du respect des règles budgétaires européennes
    • Loi spéciale

Remontée de l’incertitude de politique économique nationale





Indice d’incertitude de politique économique pour la France par Baker, Bloom et Davis (2016)

Méthodologie: Sampognaro (2024)



Hypothèse : Incertitude de septembre se maintient à ce niveau jusqu’à la fin de l’année, pendant tout le processus budgétaire

Inversion du policy-mix et montée de l’incertitude



En % du PIB 2024 2025 2026
Croissance hors choc  1,4  1,4  1,4
Politique monétaire et taux −0,6  0,3  0,6
Politique budgétaire nationale  0,5 −0,4 −0,8
Energie −0,1  0,1  0,0
Incertitude globale −0,2 −0,6 −0,3
dont politique nationale −0,1 −0,4 −0,3
Effets liés au commerce mondial  0,1 −0,1 −0,2
dont politique budgétaire des partenaires −0,2  0,0  0,1
Autres effetsa  0,1 −0,1  0,0
Croissance observée et prévue  1,1  0,7  0,7
a effets sur les chaines d'approvisionnements, impact des Jeux Olympiques de Paris...
Note de lecture: L’incertitude globale conduit à réduire la croissance du PIB de 0,4 point en 2025, 0,3 point en 2026. En 2025, la politique monétaire et les taux d’intérêt, ainsi que l’énergie contribuent positivement à la croissance du PIB (+0,3 pt), tandis que la politique budgétaire, l’incertitude et les autres chocs contribuent négativement (-1 pt). Finalement, la croissance prévue du PIB en 2025 est 1,4 + 0,3 - 1 = + 0,7 %.
Note: La croissance hors choc correspond à la croissance potentielle (1,2 %), plus la fermeture de l’output-gap (estimé à -1,0 point de PIB en 2024) et l’acquis potentiel sur la croissance.
Sources: Insee, prévision OFCE octobre 2025.

Croissance heurtée fin 2025 et atone en 2026

en %
2025
2026
de 2025t1
à 2026t4
2024
2025
2026
T1 T2 T3 T4 T1 T2
PIBa  0,1  0,3  0,2  0,1  0,2  0,2
0 0.34 0 0,1% 0,3% 0,2% 0,1% 0,2% 0,2% 0,2% 0,2%
  1,1   0,7   0,7
PIB par habitanta  0,0  0,2  0,1 −0,0  0,1  0,1
0 0.25 −4.4E−03 0% 0,2% 0,1% 0% 0,1% 0,1% 0,1% 0,1%
  0,7   0,3   0,4
Consommation ménagesa −0,3  0,0  0,3  0,1  0,2  0,2
0 0.30 −0.27 -0,3% 0% 0,3% 0,1% 0,2% 0,2% 0,2% 0,2%
  0,9   0,4   0,7
Consommation publiquea  0,2  0,4  0,3  0,3  0,1  0,1
0 0.35 0 0,2% 0,4% 0,3% 0,3% 0,1% 0,1% 0,1% 0,1%
  2,1   1,4   0,8
FBCF totalea,b −0,1 −0,1 −0,4 −0,5 −0,2 −0,1
0 0.14 −0.46 -0,1% -0,1% -0,4% -0,5% -0,2% -0,1% 0,1% 0,1%
 −1,5  −1,0  −0,7
 dont : SNF-EIa  0,1 −0,2 −0,8 −0,8 −0,5 −0,3
0 0.11 −0.78 0,1% -0,2% -0,8% -0,8% -0,5% -0,3% 0% 0,1%
 −1,6  −1,3  −1,7
           ménagesa  0,2  0,4  0,3  0,2  0,4  0,4
0 0.43 0 0,2% 0,4% 0,3% 0,2% 0,4% 0,4% 0,4% 0,4%
 −6,0  −0,0   1,4
           APUa,b −0,9 −0,4 −0,4 −0,4 −0,1 −0,1
0 0 −0.86 -0,9% -0,4% -0,4% -0,4% -0,1% -0,1% -0,1% -0,1%
  3,2  −1,3  −0,9
Exportationsa,c −1,2  0,5  1,2  1,2  0,5  0,5
0 1.20 −1.17 -1,2% 0,5% 1,2% 1,2% 0,5% 0,5% 0,5% 0,5%
  1,1   0,2   2,9
Importationsa,c  0,4  1,3  0,3  0,4  0,5  0,5
0 1.31 0 0,4% 1,3% 0,3% 0,4% 0,5% 0,5% 0,5% 0,5%
 −1,4   1,8   1,9
Demande intérieurea,d,e −0,1  0,1  0,1  0,0  0,1  0,1
0 0.17 −0.096 -0,1% 0,1% 0,1% 0% 0,1% 0,1% 0,2% 0,2%
  0,6   0,4   0,4
Variations de stocksa,e  0,7  0,5 −0,2 −0,2  0,0  0,0
0 0.70 −0.20 0,7% 0,5% -0,2% -0,2% 0% 0% 0% 0%
 −0,4   0,8   0,0
Commerce extérieura,c,e −0,5 −0,2  0,3  0,3  0,0  0,0
0 0.28 −0.49 -0,5% -0,2% 0,3% 0,3% 0% 0% 0% 0%
  0,8  −0,5   0,3
Inflationf  1,2  1,0  0,7  1,1  1,5  0,9
0 1.70 0 1,2% 1% 0,7% 1,1% 1,5% 0,9% 1,3% 1,7%
  2,3   1,0   1,4
Taux de chômageg  7,5  7,5  7,6  7,7  7,9  8,0
0 8.20 0 7,5% 7,5% 7,6% 7,7% 7,9% 8% 8,1% 8,2%
  7,4   7,6   8,0
Déficit publich   5,8   5,4   5,0
Dette publiqueh 113   115   118  
Impulsion budgétairei   0,2  −0,9  −0,9
a En volume, aux prix chaînés. b FBCF : Formation Brute de Capital Fixe ; APU : Administrations Publiques. c Biens et services. d Demande intérieure hors variation de stocks. e Contribution à la croissance du PIB. f Evolution de l'indice des prix de consommation harmonisés (IPCH, sauf USA et France IPC). Pour les trimestres, glissement annuel (T/T(-4)) des prix. Pour les années, croissance moyenne annuelle des prix. g Au sens du BIT, en % de la population active. Pour les trimestres moyenne trimestrielle, pour les années, moyenne annuelle. h En % du PIB annuel, en fin d'année. i Variation annuelle du déficit public (APU) primaire structurel, en points de PIB.
Sources : Insee, prévision OFCE octobre 2025.



- Une faible croissance marquée par l’incertitude en fin d’année

  • Une contribution positive du commerce extérieur au second semestre compensée par un effet négatif des variations de stocks

  • La croissance est tirée principalement par les ménages en 2026

Entreprises et Ménages

L’investissement des entreprises va continuer à s’ajuster…



- Incertitude, carnets de commande en baisse, faillites, …

  • Malgré la baisse des taux courts (mais pas des taux longs)

…mais celui des ménages repart à la hausse

  • Baisse des taux, hausse des volumes de nouveaux crédits à l’habitat
  • Reprise progressive des permis de construire et des mises en chantier

Vers une stagnation du pouvoir d’achat par UC



\(\text{ }\) Légère hausse du pouvoir d’achat par UC en 2025 (+0,6%)…

  • Hausse des salaires réels, revalorisation de 2,2 % des retraites, faible inflation

\(\text{ }\)Baisse du pouvoir d’achat en 2026 (-0,4 %)

  • Faible dynamisme des prestations, de la masse salariale et des revenus du patrimoine avec une inflation qui réaugmente

    • Inflation passe de 1 % en 2025 à 1,5 % en 2026 (après 2 % en 2024)

Taux d’épargne élevé mais baisse attendue

  • Mi-2025, taux d’épargne 4,5 pts de RDB au-dessus de son niveau d’avant crise Covid
    • Le taux d’épargne financier atteint un niveau record !



  • Baisse attendue (-0,9 point d’ici fin 2026) mais reste plus élevé que ce que prévoit notre équation
    • Ecart s’explique par l’incertitude

Le taux d’épargne financier est historiquement haut

  • Supérieur à 10 % : 2 fois plus élevé qu’avant Covid

Une comparaison internationale

  • Au-dessus de l’Allemagne désormais !!

Evolution du marché du travail et cadrage budgétaire

Cycle de productivité dégradé en voie d’amélioration


  • Hypothèses sur 2025-2026…
    • Fin des aides exceptionnelles et rétablissement de la durée du travail à son niveau d’avant crise
    • Retrait du soutien public à l’emploi (tendances 2025 prolongées en 2026)
  • …conduisent à rattraper une partie des pertes de productivité (par rapport à la tendance)

➡️ \(\text{ }\) La productivité par tête progresse de 2 % sur 2025-2026

Destructions d’emplois et hausse du taux de chômage





2025
2026
2024 
2025 
2026 
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
Evolution en milliers
Emploi salarié −62     3    −6   −39   −13   −13   −13   −13    79   −104   −51  
Marchand −51    −9   −13   −34   −16   −16   −16   −16    −9   −108   −64  
dont politique de l’emploi  −8    −9   −10   −18    −6    −6    −6   −21     5    −44   −39  
Non marchand  −7    15     6    −5     3     3     3     3    84     10    13  
dont politique de l’emploi  −2    −4    −4    −4    −1    −1    −1    −2    −2    −15    −5  
Emploi non salarié −20   −17     5     5     5     5     5     5    52    −27    20  
Emploi total −82   −14    −1   −34    −8    −8    −8    −8   131   −131   −31  
dont politique de l’emploi −10   −13   −14   −23    −7    −7    −7   −24     2    −59   −45  
Evolution en %
Emploi total  −0,3   0,0   0,0  −0,1   0,0   0,0   0,0   0,0   0,4   −0,4  −0,1
Population active   0,0   0,0   0,1   0,1   0,1   0,1   0,1   0,1   0,2    0,2   0,4
Taux de chômage   7,5   7,5   7,6   7,7   7,9   8,0   8,1   8,2   7,4    7,6   8,0
Notes de lecture: Au 2e trimestre 2025, 14 000 emplois ont été détruits en France, la majorité des destructions vient des non-salariés tandis que le nombre d’emploi salariés est quasi-stable: + 3000. Le taux de chômage représentait 7,5 % de la population active, stable par rapport au trimestre précédent mais en hausse sur le semestre.
Note: Les variations d’emploi annuelles sont en glissement sur un an. Les évolutions et le taux de chômages annuels sont en moyenne sur un an.
Sources: Insee, Dares, prévision OFCE octobre 2025.
  • Près de 160 000 emplois perdus sur deux ans …

  • -170 000 liés aux salariés du secteur marchand (dont la moitié due aux politiques de l’emploi)

  • Hausse de la population active (+171 000) tirée par la montée en charge de la réforme des retraites

    • Malgré effet négatif lié à la baisse du taux d’activité des jeunes, moins de contrats aidés, découragement avec retournement du marché du travail…

➡️ \(\text{ }\) Taux de chômage à 7,7 % fin 2025 et 8,2 % fin 2026

Déficit à 5,0 % et dette de 117,6 % du PIB en 2026





2023 2024 2025 2026
Solde public (= a + b + c - d - f + e)  −5,4  −5,8  −5,4  −5,0
Solde primaire hors mesures temporaires, défense et effet d'activité (a)  −2,2  −3,1  −2,5  −1,7
Nouvelles mesures budgétaires pour la défense (f)


 −0,1
Charges d'intérêts (d)   1,9   2,1   2,3   2,5
Mesures d'urgence / relance / energie / inflation (b)  −1,7  −0,6  −0,3  −0,1
Effet d'activité (y compris effet d'elasticité) (c)   0,2  −0,2  −0,5  −0,7
dont effet lié à l'output gap seul  −0,5  −0,5  −0,8  −1,1
Fonds du plan de relance européen (e)   0,2   0,2   0,2   0,1
Dette publique 109,8 113,2 115,3 117,6
Sources : Textes budgétaires, prévision OFCE octobre 2025.
  • Baisse du déficit public de -0,4 point de PIB…

  • …malgré une consolidation budgétaire primaire de 0,9 point…

  • …en raison d’une hausse des charges d’intérêts, une croissance inférieure à son potentiel et l’extinction du financement européen

  • La dette publique augmente de plus de 2 points de PIB par an entre 2024 et 2026

Marges de manœuvre budgétaire/RAA & La loi spéciale



Au seuil du respect des règles budgétaires européennes pour 2026 :

  • Seuil des dépenses nettes primaires : +1,2 % contre +0,7 % dans le RAA
    • Une marge de manœuvre de 0,2 point de PIB sur la consolidation budgétaire
    • Mais pose la question du respect de la trajectoire à moins de 3 % en 2029
  • Un effort budgétaire structurel qui passerait de 0,7 point à 0,5 point de PIB
  • Un déficit à 5,1 % du PIB en 2026 (avec un aléa haussier sur la croissance)



La loi spéciale

  • Gel des dépenses de l’Etat (hors charge d’intérêts et contribution à l’UE) et du barème de l’IR mais hausse spontanée des dépenses de protection sociale et des collectivités locales
    • Hausse de 0,5 point de PIB lié aux charges d’intérêts et la contribution au budget de l’UE
  • Pas de nouvelles mesures en PO (hors gel du barème et recettes liés à la fraude fiscale et sociale)
  • Exercice théorique qui conduirait à une hausse du déficit structurel de 0,1 point de PIB
    • contre une baisse de 0,7 point dans le RAA
  • Un déficit public qui serait à 5,5 % du PIB en 2026
    • Hors effet sur les primes de risque et modification des comportements des agents économique vers une plus grande prudence

Annexe : Impact de la politique budgétaire sur la croissance en 2026

Mds En pts de PIB Impact PIB Multiplicateur à CT
Prélèvements obligatoires 5.3 0.2 −0.1
Nouvelles mesures en PO 13.0 0.4 −0.2 0.5
Lutte contre les fraudes 2.3 0.1 0.0 0.1
Sous-total Nouvelles Mesures en PO 15.3 0.5 −0.2
Fin de la Contribution exceptionnelle sur les GE et la CEHR −10.0 −0.3 0.1 0.3
Dépenses publiques −15.4 −0.5 −0.7
Economies structurelles sur la dépense publique primaire* hors défense et PSR UE −35.0 −1.1 −0.9 0.8
Charges d'intérêts 7.5 0.2 0.0 0.2
PSR UE 5.5 0.2 0.0 0.0
Effort de défense 6.6 0.2 0.2 1.0
Impulsion budgétaire totale −20.7 −0.7 −0.8 1.1
Impulsion budgétaire primaire −28.2 −0.9 −0.8 0.9
par rapport à une croissance potentielle en valeur à 2,7%

Annexe : Déterminants du taux d’épargne depuis fin 2019